Présentation : Transfert narratologique

TRANSFERT NARRATOLOGIQUE

Narratologie française en Russie / Narratologie russe en France

Actes de la journée d’études internationale tenue au

Centre d’Études Franco-Russe de Moscou

le 12 juillet 2017

Textes réunis par Larissa Mouravieva and John Pier

L’état actuel des recherches en narratologie se caractérise par la diversification non seulement du champ conceptuel ou méthodologique, mais aussi du champ territorial, avec l’apparition de courants scientifiques nationaux définis par leurs traditions intellectuelles, leurs contextes géographique ou historique, leur impact culturel. Dans cette optique, la tentative de rapprochement de la narratologie en France et en Russie semble particulièrement importante, puisque ces deux traditions forment la « double patrie » de cette discipline : la narratologie structurale française des années 1960 s’inspire du formalisme russe, tandis que la narratologie russe contemporaine s’appuie en partie sur les recherches en narratologie française classique et d’autres travaux plus récents. Dans le même temps, cette double transplantation de la recherche a révélé des lacunes conceptuelles et le dédoublement de certaines notions. Malgré les liens entre formalisme et le structuralisme, les recherches russes en théorie du récit restent plutôt en marge de l’histoire de la discipline telle qu’elle est connue en Occident. Certains phénomènes proches les uns aux autres ont été étudiés en France et en Russie de façon presque simultanée, mais à l’aide de concepts et d’outils analytiques différents. Afin de remédier à ces lacunes, il est utile de repenser l’histoire des interactions franco-russes en théorie narrative au cours des XXe et XXIe siècles. C’est justement l’ambition des essais présentés ici d’initier une telle réévaluation[1].

Ces travaux, présentés en russe, français et anglais, sont le prolongement de la journée d’études tenue au Centre d’Études Franco-Russe de Moscou le 12 juillet 2017. L’espace de dialogue a permis aux participants de repenser l’évolution de quelques concepts essentiels de la narratologie, d’étudier les liens entre les narratologies française et russe et d’enrichir les perspectives heuristiques de la discipline. La journée d’études a été aussi l’occasion de jeter les bases de nouvelles recherches comparatives en narratologie en France et en Russie.

Nous tenons à remercier tous ceux qui ont rendu possible l’organisation du séminaire : le Centre d’Études Franco-Russe de Moscou, particulièrement Hélène Mélat, Eva Bertrand et Olga Petrouchkina. Nous remercions également les sept conférenciers qui y ont pris part : Valerij Tiupa, John Pier, Philippe Roussin, Veronika Zousseva-Özkan, Liudmila Comuzzi, Ekaterina Sokrouta et Larissa Mouravieva. Nos remerciements vont également à Nelly Valtat Comet pour ses traductions de l’anglais en français.

Saint-Pétersbourg et Paris,

Février 2019

[1] Sur le même registre, on consultera les actes du colloque international tenu à Paris en octobre 2015, « Le formalisme russe cent ans après », parus en 2018 dans la revue Communications n° 103 sous la direction de Catherine Depretto, John Pier et Philippe Roussin.